(c) SWAY

« CARTE D'IDENTITÉ » [X] Personnage Vacant ; [] Personnage Inventé » NOM ; Russel » PRÉNOM ; Nora » ÂGE ; 24 ans » OCCUPATION ; Membre d'un gang » GROUPE ; Humains Lambdas

« VIE AVANT L'IMPULSION » ♫ I WAS A LITTLE GIRL... Les parents de Nora avaient une situation stable. Ils ne roulaient pas sur l’or, n’étaient pas pauvres : c’était des gens comme tout le monde. Attentifs, ils vouaient un amour inconditionnel à leur fille et partageaient une grande complicité avec elle. Aimant l’ordre et la rigueur, ils avaient instaurés des rituels et des habitudes de vie comme par exemple faire la lessive le mardi et le jeudi uniquement, aller courir une heure le dimanche et aller au restaurant le vendredi soir. Leur rituel le plus ancien et le plus apprécié était le dîner familial, à sept heures et demi précises, où ils se racontaient leurs journées respectives et partageaient des projets pour le week-end. Nora, dès son plus jeune âge, avait aimé cette pratique. Elle racontait à ses parents son aventure du jour et les contemplait pendant qu’ils parlaient du « monde des grands ». Les disputes étaient rares, leur vie de famille était belle, intense. D’une gentillesse extrême et d’une curiosité attachante, la petite fille faisait chavirer le cœur des adultes et attisait la fascination de ses condisciples. Elle avait quelque chose de séduisant, de charmant qui, on ne sait comment, la rendait agréable à tous ceux qui la rencontraient. Elle respirait tout simplement l’allégresse et l’innocence que donne l’enfance. C’est durant leur rituel de prédilection que la nouvelle arriva. A la fin du repas, les parents de Nora tentèrent de mettre en marche la télévision du salon pour commenter les dernières nouvelles mais rien n'eut le temps d'apparaître sur le téléviseur : pire, tout fut coupé. Nora, ne mesurant pas la gravité de la situation, s’assit à côté de sa mère et sirota sagement son chocolat chaud tandis que son père se rapprochait de l’écran minute par minute, comme s’il espérait y voir quelque chose. Des cris horrifiés retentirent dans la rue et la mère de Nora serra cette dernière si fort qu’elle crut étouffer. Cette coupure de courant n’avait rien de rassurant… « Qu’est-ce qu’il se passe ? demanda l’adolescente. » La réponse de sa mère fut courte et prévisible. « Allons voir, avait-elle dit. » Il se passait quelque chose : quelque chose de grave. Le sens de ses paroles n’avait pas eu un grand impact sur Nora qui ne mesurait pas la portée de cette nouvelle et affichait une inquiétude mesurée et sceptique comme si, en réalité, les craintes de ces parents n’étaient qu’une paranoïa passagère. Au fil des heures, l’agitation gagnait la ville et toutes les familles sortaient dans le quartier pour connaître l’origine de ce grabuge. Ceux de Nora ne firent pas exception, évidemment. La nouvelle se répandit comme une épidémie : tous les ordinateurs avaient été endommagés ; la panique gagna la plupart des habitants et ils furent nombreux à vouloir partir, le temps que tout ceci se calme et se clarifie. Car tout était confus, Nora ne comprenait pas.

« VIE DEPUIS L'IMPULSION » ...ALONE IN MY LITTLE WORLD... Dans la voiture, la tension était palpable. La mère de Nora essayait avec acharnement de faire fonctionner le GPS qui ne daignait pas s'allumer tandis que son père était au volant, crispé comme s’il avait bu une trentaine de tasses de café. L’adolescente, assise à l’arrière du véhicule, observait toutes les autres automobiles qui les entouraient, nombreuses comme jamais elles ne l’avaient été. Pour partir, ils n’avaient pris que le strict minimum : une trousse de secours, quelques vêtements, de la nourriture et des objets de survie comme un briquet et une tente, pliée dans le coffre. Les engins roulaient à une vitesse très faible tant la circulation était dense, ce qui avait le don d’énerver le père de Nora. Il ne cessait de jurer et de klaxonner, rendant nerveuse sa femme. Apeurée par tout ce chamboulement et cette nouvelle, presque incroyable à gober, la mère de Nora s’entêta davantage avec le GPS mais n’arriva, bien entendu, à aucun résultat. Lorsque les voitures freinèrent subitement une énième fois, le père de Nora ne freina pas. Il percuta un véhicule de plein fouet et enfonça le pare-choc violemment. Tout fut flou, rapide, troublé ; comme si ça n’avait été qu’un rêve où Nora avait été témoin de l'accident. Enroulée sur son siège dans les sacs de couchage – qui ne tenaient pas dans le coffre – Nora eût à peine le temps de regarder une dernière fois ses parents qu’elle perdit déjà connaissance. ...WHO DREAMED OF A LITTLE HOME FOR ME. C’est le réveil qui fut le plus difficile. Parfois, elle entendait des voix, des murmures. Il lui arrivait aussi de sentir des gestes, comme lorsque les médecins l’examinèrent et lorsqu’on la transporta jusqu’à l’hôpital. Beaucoup de matériel avait été endommagé mais, par chance, ils réussirent à la maintenir en vie. Elle ne sut combien de temps elle resta allongée mais elle finit par se réveiller, quelques jours, quelques semaines plus tard. Lorsqu’elle était enfant, elle était déjà venue à l’hôpital, pour se faire recoudre un bras après s’être coupée. Toutefois, ce qu’elle avait vu ce jour-là n’avait déjà plus rien à voir avec ce qu’elle vit en ouvrant les yeux à son réveil. La misère avait déjà commencé à gagner la ville et cela se voyait nettement, même si les lieux étaient encore reconnaissables. Elle ne songea pas tout de suite à l’accident, ne se souvenant pas réellement des évènements passés. La seule chose à laquelle elle pensait, c’était la nourriture. Elle avait terriblement faim et voulait savoir ce qu’elle faisait ici, à l’hôpital. Ses membres, engourdis après si peu de mouvements, lui faisaient un peu mal. Une heure après son réveil, un vieux médecin vint lui rendre visite. Il parut surpris de la voir consciente et se présenta, pour la rassurer. Il lui demanda de nombreuses choses comme ses derniers souvenirs ; Nora hocha la tête plusieurs fois. Elle réfléchit un instant et son regard se posa sur la machine en mauvais état qui se trouvait à côté d’elle. Sa bouche frémit et un seul mot en sortit : « Je... ». Sa voix était différente de celle qu’elle avait avant, plus grave. Elle repensa aussi à la tente dans le coffre et aux sacs de couchage. Puis, elle repensa au GPS et à sa mère. Quelque chose lui fusilla le cœur et elle manqua de défaillir, sanglotant bruyamment, animée par des spasmes. « Maman ! » cria-t-elle. Ce n’est que lorsque le médecin se rapprocha pour lui tenir les épaules et tenter de la calmer qu’elle prit conscience des bandages qu’elle avait un peu partout. Sur ces longs cheveux ternis, une bandelette trônait, sentant l’alcool à désinfecter et le médicament. Elle devait s’être cognée la tête violemment. Le médecin reprit la parole, voyant qu’elle était un peu perdue. Et essaya de clarifier les choses. C'est ainsi qu'elle apprit la mort de ses géniteurs et qu'elle affronta la dure réalité que son réveil lui imposait. Elle ne reconnaissait plus rien… Lui faire accepter la situation ne fut pas chose aisée. Les infirmières s’acharnaient à lui expliquer que ses parents ne l’attendaient pas à la maison et elle n’envisagea cette possibilité qu’un long moment après son réveil. Sa famille n’étant plus apte à s’occuper d’elle – et pour cause ! – elle n’avait plus qu’une personne chez qui loger. Son oncle l’attendait dans la voiture tandis qu’elle traînait sa valise, dans laquelle elle avait amassé quelques effets personnels. C’était le jour de sa sortie. Elle n’avait quitté l’hôpital que très superficiellement jusqu’alors : uniquement lors de balades aux alentours, ce qui expliquait l’effroi qu’elle ressentit en voyant les villes aussi miséreuses les unes que les autres défiler. On aurait dit une sorte d’apocalypse, où tout avait été détruit, pillé, souillé. Oncle Tobias vivait à Seattle, où Nora habiterait dorénavant. Son appartement n’avait rien à voir avec la maison familial qu’elle avait connu dans sa jeunesse, tout le confort semblait avoir disparu. La porte était aussi cadenassée qu’un coffre-fort et tout le mobilier tombait en lambeau. « Il n’y a pas grand-chose à voler ici, mais vu le peu que j’ai, je ne peux pas me permettre de m’y faire piller » avait-il dit, en réponse à la mine choquée qu’elle faisait. On avait prévenu Oncle Tobias : « Elle est fragile, elle trouvera sûrement les changements de ces derniers mois difficiles mais il ne faut pas la brusquer et tout lui expliquer progressivement ». Evidemment, elle trouvait le foyer de Tobias insalubre, se répétant que même les bidonvilles du Brésil valaient largement l’habitat de son oncle. Les premiers temps, il essaya de lui inculquer les nouvelles valeurs de ce monde, de l’élever. Puis, de fil en aiguille, il la délaissa, comme lassé d’avoir une intruse à la maison. Depuis qu’elle était là, il devait faire plus de sacrifices et le vivait très mal. Après avoir tout perdu, il était difficile de remonter la pente. Nora ne l'aidait pas à améliorer ses conditions de vie. Cette colocation leur devenait insupportable, plus qu’ils ne l’avaient imaginé. Il ne voulait plus d’elle chez lui, ayant l’impression qu’elle lui gâchait la vie, et le lui faisait bien sentir. Quant à elle, elle regrettait ses parents, sa vie d’avant… LONG WALKS IN THE DARK. Alors qu’elle marchait dans les rues peu fréquentées de Seattle pour rejoindre l’appartement de son oncle, Nora fut interceptée par un jeune homme. Il devait avoir un peu plus de son âge – elle avait quinze ans à l’époque – et affichait une satisfaction non dissimulée, comme s’il avait faim et venait de trouver un délicieux gâteau. Elle feignit l’indifférence et continua d’avancer, en haletant. Ses pas se pressèrent jusqu’à courir le plus vite possible mais rien à faire : le garçon la suivait. Un autre homme, beaucoup plus âgé, le rejoignit dans sa course. Puis un autre. Et encore un. Toute une bande se tenait devant elle : un gang. Avec le temps, elle savait que des gangs sévissaient dans la ville et avait espéré ne jamais en rencontrer un. L’un d’entre eux l’attrapa par le bras et l’attira à lui, criant des choses obscènes. Le cœur de l’adolescente battait la chamade et sa bouche frémissait, elle était au bord des larmes. Rien ne coula, cependant, tant la peur l’avait figée. Un second se colla à elle et attrapa à pleine main ses cheveux pour la traîner jusqu’à lui. Ce geste la répugna, mais ce n’était encore rien. Les autres essayaient de lui enlever ses vêtements et elle se retrouva rapidement débraillée, entre les mains de tous ces hommes aux visages cruels et pervers. Un autre homme monta sur un tas de tôle et leur intima d’arrêter. Ils s’exécutèrent et lâchèrent l’adolescente, pétrifiée. C’était la première fois qu’elle le vit. Il avait une prestance indéniable et, malgré la pauvreté de ses vêtements, était très beau. Ses yeux malicieux croisèrent ceux inondés de Nora. Il lui adressa un sourire et rapatria ses troupes tandis que la jeune fille, encore sous le choc, rassemblait ses vêtements et se couvrait de leur vue malintentionnée. Le jeune homme s’approcha d’elle et lui attrapa la main. La façon dont il le fit n’avait rien à voir avec la brutalité des autres, il se montra ferme et autoritaire mais le fit avec plus de douceur. « Allez, viens. » avait-il ordonné. Sans savoir pourquoi, hypnotisée par ce type qui lui avait sauvé la vie, elle le fit. Les autres la regardaient de temps à autre et lançaient des répliques salaces qui lui donnaient des frissons de terreur. Elle ignorait où ils l'emmenaient et pourquoi elle les suivait mais elle ne pouvait se résoudre à faire demi-tour et retourner chez Oncle Tobias. Après quelques minutes de marches, elle arriva dans un quartier tant redouté : celui des gangs. Elle n'y avait jamais mis les pieds auparavant, s'en approcher étant trop dangereux. Tout autour d'elles se tenaient des gens à l'air angoissant et elle eût plusieurs fois envie de prendre ses jambes à son cou ; elle resta malgré tout, trop confuse pour faire quoi que ce soit. Son sauveur l'attrapa par le bras et la conduisit dans ce qui serait son nouveau « chez elle ». Des femmes et surtout des hommes jouaient aux cartes en misant de grosses sommes d'argent, préparaient de la drogue ou se battaient. Cette vision était encore plus chaotique que toutes les autres, plus dure. Le lieu respirait la cruauté et la violence, elle s'étonna de sa propre stupidité et regretta d'avoir suivi cet inconnu. Elle n'avait guère eu le choix, dans un sens. L'aurait-il laissée partir aussi facilement ? Il ne lui demanda ni son nom, ni d'où elle venait. Il se contenta de lui donner une barre en fer et lui demanda de le frapper avec ; ce que l'adolescente refusa de faire. Il entra alors dans une colère noire et la gifla. Elle ne comprit pas ce changement soudain d'attitude, tout ceci n'avait pas de sens. Pourquoi l'avait-il sauvée de ces types si c'était pour mieux la violenter lui-même ? Il la provoqua à plusieurs reprises et elle se servit enfin de la barre en fer qu'il lui avait donné. Elle trouva le courage, en essayant d'esquiver les coups, de crier : « Arrête ! Laisse-moi ! ». Les larmes affluaient de nouveau et elle lui donna une pichenette sur le bras, puis sur le ventre. « Si tu crois que tu vas gagner ta vie ou juste les faire reculer comme ça, c'est pas gagné... » tonna-t-il tandis qu'il l'attrapait par le cou. I SAID A PRAYER AND FELL ASLEEP. Allongée sur une carcasse de voiture, Nora contemplait le ciel rempli de nuage. On ne voyait rien à part cet épais brouillard. Cela faisait déjà longtemps qu'elle était ici, avec eux. Oncle Tobias était sûrement soulagé qu'elle ait soudainement disparu, cela lui était sûrement égal. Après tout, elle n'avait plus personne à part le gang. Elle n'avait plus personne à part Tony. Elle tourna la tête et le contempla à s'en brûler les yeux, il était magnifique. Depuis qu'elle était avec eux, il n'avait quasiment pas changé. Il avait toujours ce charisme de leader, cet air décidé et intrépide. Et tout le monde le respectait, le considérait. Il était et resterait le chef de leur gang. Tout en pensant à ses débuts parmi leur groupe, Nora roula sur le côté et se retrouva au-dessus de Tony. « - Dis, tu te souviens, quand je suis arrivée ? Murmura-t-elle. Tu m'avais obligée à te tabasser avec un bâton. T'avais vraiment des méthodes tordues... - Arrête, tu sais bien que c'était pour toi. J'suis pas masochiste. Ça a porté ses fruits, n'empêche. Y'a eu du progrès. Maintenant t'arrives à tenir un bout de bois sans te blesser toute seule, plaisanta-t-il. Elle lui lança un regard malicieux et l'embrassa. - Rigole tant que tu veux. J'ai d'autres talents, ça compense... » I DON'T KNOW WHAT'S LEFT TO SAY... - On sera pas assez ! cria l'un des membres du gang. On va s'faire écraser... - Je sais, je fais ce que je peux pour trouver une idée, bordel ! - Ça suffira pas, Nora. Ils sont venus à je-sais-pas-combien et nous, on s'est déjà fait liquider la semaine dernière. On est pas assez, je te dis ! Nora songea. C'était jouable mais risqué. Leur effectif était presque réduit de moitié, ils étaient en plein effondrement. Ses yeux se portèrent vers les siens, y avait-il d'autre choix que de les laisser se faire massacrer ? Et où était Tony en cette heure si grave ? Il avait disparu depuis deux jours déjà, et elle s'inquiétait pour lui. Il était allé « chercher des renforts dans le coin » et n'était toujours pas revenu. C'était précisément le moment où il se devait d'être là. Leurs ennemis n'étaient sûrement pas loin... ...ABOUT THIS LIFE I'M WILLING TO LIVE. ♫ Tony ne revint jamais. Il avait été tué durant son périple. Nora avait déjà vu des gens mourir mais crut revivre l'accident : elle perdait ses repères. Son attitude changea avec le temps, elle perdit la gaieté qui lui restait et referma son cœur, ne laissant plus vraiment de place aux sentiments. Les années passèrent et un nouveau quotidien s'installa. Il ne ressemblait en rien au précédent mais lui convenait plus ou moins, elle finissait par s'y habituer. Elle n'avait pas le choix, ne l'avait jamais eu.

« PERSONNALITÉ » Nora a beaucoup évolué depuis sa venue dans le gang. D'abord, elle a beaucoup plus de caractère, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds. Il est certain que, entourée par tous ces hommes brusques et grossiers, elle est obligée de se montrer brutale et agressive à son tour pour être respectée. Cela explique ses emportements injustifiés et son caractère de cochon, que quelques uns ont beaucoup de mal à supporter. Elle est facilement qualifiée comme le genre de filles un peu masculines, invulnérables et vigoureuses, qui ne craignent pas grand chose. C'est à la fois un défaut et une qualité : ces filles-là font un peu peur, elles impressionnent assez par leur confiance en elles et leur audace mais suscitent l'admiration, pour ces mêmes raisons. Nora sait se donner les moyens d'obtenir ce qu'elle veut et n'a pas peur des moyens employés pour y arriver, elle a un instinct de survie très développé et une combattivité surprenante. La souffrance a rendu le cœur de cette dernière méfiant et fermé, elle a tendance à se montrer froide et distante avec la plupart des gens. Rares sont les personnes en qui elle a vraiment confiance et avec qui elle est plus douce. Ne vous y trompez pas cependant, Nora n'a rien d'une fille douce. Elle ne sait que trop bien que la vie est laide et que, dès qu'un peu de beauté vient se greffer, elle est aussitôt dégagée avant qu'on ait pu y prendre goût. Il est évident que vous ne lui ferez pas croire des salades comme vous le faisiez quand elle était jeune : elle n'a plus foi en rien et porte un regard blasé sur presque tout. Elle a été tellement abusée par la vie qu'elle ne laisse plus de place pour les rêves et les illusions. Elle se contente de vivre et prend tout ce qui arrive avec ironie et humour noir. Mieux vaut en rire qu'en pleurer, selon elle. Après tout, ce n'est pas en partant dans des mélodrames sans fin que les problèmes se règleront et elle l'a parfaitement compris. Nora n'est pas quelqu'un de mauvais, ni même de cruel. Si elle peut éviter la souffrance à quelqu'un qui ne le mérite pas, elle le fera. Cependant, elle ne fait pas de cadeaux à ceux qui ne lui rendront pas la pareille. Nourrir les chiens qui lui mordront la main ne l'intéresse en rien, elle n'a rien à y gagner et ne fait de bonnes actions que lorsqu'elle sait qu'il y aura de la reconnaissance à la clé ; jouer les superhéros pour quelqu'un qui s'en moque n'a rien de bien valorisant. La jeune femme aime les belles choses, les beaux hommes. Sa place parmi des brigands n'est donc pas si étonnante. Est-ce le gang qui l'a rendue ainsi ou l'a-t-elle toujours été, au fond, personne ne le sait. Toutefois, elle vole ce qu'elle convoite dès qu'elle le peut et apprécie un brin de raffinement de temps à autre, lorsque la lourdeur de ses acolytes se fait trop forte.

« PHYSIQUE » La blondeur des cheveux de Nora est souvent ce qui lui vaut des remarques, positives comme négatives. Tombant en cascade le long de son dos, ils sont rarement attachés et sont d'une grande beauté, ni trop épais ni trop fins. Elle n'est évidemment pas épargnée par les préjugés sur les blondes mais n'en tient pas rigueur, ce n'est qu'une couleur de cheveux. Qui plus est, ses reflets châtain-roux font d'elle une brune les jours de pluie. Allant de pair avec ses cheveux relativement clairs, sa peau d'albâtre ressemble à de la porcelaine. Trop pâle selon elle, elle n'hésite pourtant pas à l'exhiber lorsque les températures le permettent. Rosée au niveau des joues, sa peau ne nécessite nul far à joue ou autre artifice pour le teint, au grand bonheur du porte-feuille de la jeune femme. Ses yeux, quant à eux, varient de couleur selon le temps. Ils naviguent entre le bleu, le vert, et parfois le gris, restant toujours dans des nuances claires. Elle les met souvent à l'honneur avec un maquillage charbonneux qui contraste avec son teint blême. Vivant dans une certaine pauvreté, Nora n'a pas d'argent à dépenser inutilement. Cela explique le peu de vêtements qu'elle possède et le peu de maquillage qu'elle achète ; sa garde-robe n'est donc pas vraiment très variée. De nature très mince, cette caractéristique s'est accentuée avec la misère qui sévit. Ne pouvant se permettre de manger de façon gargantuesque, elle a appris à serrer la ceinture les jours difficiles. Toutefois, la fraude rapporte une certaine somme, et elle peut se permettre d'acheter des choses que d'autres ne pourraient pas se permettre, comme de jolis bijoux de temps à autre. Par chance, un rien l'habille et elle garde une part de féminité, qu'elle porte des vêtements usés ou même une tenue plus élégante lorsque l'occasion se présente. De taille raisonnable, elle atteint facilement les 1m72 mais cela ne l'empêche pas de porter des talons régulièrement, rendant sa silhouette gracile et séduisante. Son corps assez fluet est d'ailleurs souvent sous-estimé par ceux qui veulent se mesurer à elle ; elle n'a pas la carrure pour déplacer des montagnes mais a bien plus de muscle que de gras et se défend mieux qu'on ne pourrait l'imaginer. Vive et souple, elle est vraiment fière de ses contours qui reflètent tout le travail qu'elle a effectué pour maintenir une forme physique exemplaire. Sur sa peau lisse trônent plusieurs tatouages dont l'un d'eux représente le symbole de son gang. Il ressemble à un taureau stylisé et se situe sur son omoplate droite. L'un des deux autres tatouages qu'elle a est placé sur son sein gauche, à la place du cœur, représentant une serrure. Le dernier se trouve au poignet, il ressemble à une fleur de type polynésien. Les soirs où elle et son gang sortent, elle ne craint pas de se faire la plus belle possible et de se faire remarquer. C'est d'ailleurs l'un des seuls moments où elle se montre sensuelle et attirante, laissant de côté sa partie 'membre de gang' pour laisser place à sa partie 'femme à part entière'. Ces jours-là, elle arbore des tenues étroites et quelque peu dénudées et prend soin d'insister sur son maquillage ainsi que sur sa coiffure.

« ET LES TRANSGÉNIQUES ? » Nora n'a pas de haine envers les transgéniques à proprement parler. La seule chose qu'elle leur reproche, c'est de perturber son univers. Elle ne les connaît pas vraiment, ne sait pas précisément de quoi il en retourne et ne peut donc affirmer sans mentir qu'elle les déteste tout simplement parce que ce sont des transgéniques. Néanmoins, elle ne ment pas lorsqu'elle dit les détester. Avec leur présence, tout devient plus compliqué et elle refuse que le quotidien qu'elle a installé s'effondre encore une fois. Et encore moins à cause de ces 'gens'. Assez dure à leur sujet, elle n'a pas peur de dire qu'elle veut leur extermination, revendiquant clairement son point de vue. Cela dit, elle a tout de même passé une nuit avec l'un d'entre eux en croyant qu'il était parfaitement normal. Sont-ils donc si différents d'elle ? C'est ce qui la perturbe le plus ; elle ne sait pas quoi penser, au fond. En tout cas, elle tente de ne pas s'approcher d'eux et de les éviter le plus possible. Inutile de se fourrer dans un pétrin pas possible pour l'un d'entre eux.

« RELATIONSHIPS » Hazel Evans : Elles se sont rencontrées pour la première fois au Strip Club où travaille Hazel, il y a quelques années. Nora, elle, y accompagnait les membres de son gang. L'un d'eux, ivre, devint trop entreprenant avec la strip-teaseuse, et lorsquecelle-ci l'envoya balader, les choses se corsèrent et ils furent virés du club. Nora évita à Hazel de se faire lyncher à la fin de son service en s'interposant, allant jusqu'à la raccompagner chez elle. Bien que les deux fortes têtes aient de temps à autres des conversations houleuses dues aux relations de Nora principalement, elles se font mutuellement confiance et se rendent souvent service . Caleb Payne : Depuis quelque temps, elle allait régulièrement au Crash rien que pour le voir. Il était beau, mystérieux et différent des lourdaux qui l'entourent. Longtemps, elle l'a observé sans rien tenter, et puis un soir, elle sentit à sa posture qu'elle avait là sa chance. Et en effet, il ne lui opposa pas beaucoup de résistance. A la fermeture, ils allèrent dans sa chambre, et elle passa la meilleure nuit de sa vie. Elle était endormie quand il partit, sans une note, mais lorsqu'elle se réveilla, elle découvrit les membres de son gang salement amochés... Depuis, ils l'ont forcé à garder ses distances, et de toute manière, il l'évite. Mais voilà 2 semaines que c'est elle qui l'évite, car elle l'a vu... son code barre.

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